Je suis une notification

Papier toilette recyclé : la fausse bonne idée !

Introduction :

On nous le répète depuis des années : chaque petit geste du quotidien compte pour la planète. Dans cette optique, le papier toilette recyclé nous est souvent présenté comme une alternative plus responsable au papier classique. Mais cette image vertueuse cache une réalité bien moins reluisante. Entre idées reçues et véritables enjeux environnementaux, il est grand temps de lever le voile sur ce produit moins écologique qu’il n’y paraît.

Sommaire :

  • Comment est fait le papier toilette recyclé ?
  • Comment expliquer sa popularité ? 
  • La réalité du PQ recyclé
  • Papier toilette recyclé : mauvais pour la santé et pour l’environnement ?
  • Vers quoi se tourner pour s’en passer ?
  • Le papier toilette recyclé ? Oui… Mais non !

Comment est fait le papier toilette recyclé ?

Le papier toilette école est fait à partir de papier réutilisé, mais pas que… Sa fabrication repose ainsi sur trois types de matières :

  1. Des fibres post-consommation : issues du recyclage de papier et carton usagé, collecté dans les bureaux ou les foyers avant d’en retirer l’encre et tout autre éventuel contaminant. 

  2. Des fibres pré-consommation : provenant de chutes industrielles, résultant de la production de produits confectionnés à partir de papier.

  3. De la pâte à papier vierge : au risque de vous décevoir, « recyclé » ne signifie pas qu’aucun nouvel arbre n’a été abattu pour en fabriquer…

Un rouleau de papier wc recyclé peut donc contenir un pourcentage significatif de fibres issues de « nouveaux arbres », ce qui remet en question son véritable impact environnemental, au même titre que son appellation…

Comment expliquer sa popularité ? 

Le papier toilette recyclé coche a priori toutes les cases d’une consommation plus responsable :

  • Réduit la déforestation

  • Diminue la consommation d’eau

  • Limite les émissions de CO²

  • Encourage l’économie circulaire

Des arguments irrésistibles, c’est indéniable… Mais justement, ce sont des arguments qu’on vient de vous lister là, pas des faits. 

La réalité du PQ recyclé

Derrière son image de premier de la classe, ce type de papier wc est problématique à plus d’un titre… Processus de fabrication, composants et impact sur la santé et l’environnement… Examinons tout ça de plus près.   

Un processus de fabrication pas si propre que ça 

Recycler du papier ne signifie pas simplement le broyer et le transformer en rouleaux… Ce serait trop simple ! Plusieurs étapes industrielles lourdes sont nécessaires à sa conception :

  • Le blanchiment : En vue d’obtenir une couleur claire et d’éliminer les impuretés présentes en leur sein, les fibres recyclées sont souvent blanchies avec des agents chimiques tels que le peroxyde d’hydrogène ou le dioxyde de chlore. Bien qu’éliminées en grande partie lors du processus, il n’est pas rare de trouver des traces de ces substances dans le produit final.

  • Le désencrage : Le papier recyclé contenant souvent des encres d’impression (journaux, magazines, tickets de caisse), il doit être traité avec des solvants chimiques en charge de les éliminer. Ces solvants, bien que filtrés, engendrent des résidus polluants.

  • L’ajout de nouvelles fibres : Pour garantir une résistance minimum au papier recyclé, des fibres vierges sont souvent mélangées aux fibres récupérées. Comme vu plus haut, un papier toilette recyclé pourra donc tout à fait présenter une part de pâte à papier issue d’arbres récemment abattus.

Vous l’aurez compris, recyclé ne veut pas forcément dire sain… Au contraire ?

Papier toilette recyclé : mauvais pour la santé et pour l’environnement ?

L’un des problèmes majeurs du papier pour toilette recyclé, c’est qu’on y retrouve souvent des polluants chimiques persistants, comme le bisphénol A (BPA).

Mais d’où vient-il ? Selon une étude allemande, c’est le papier thermique (tickets de caisse, reçus de carte bancaire…) qui serait responsable du problème. 

Se retrouvant mélangé à hauteur de 30% au papier « classique » lors de la phase de recyclage, il le contaminerait ainsi, puisqu’ayant recours au BPA durant son impression. Quand on sait que ce perturbateur endocrinien est connu pour perturber le système hormonal, avec des effets avérés sur la fertilité et le métabolisme, on aurait presque envie de ne plus s’essuyer... Cerise sur le gâteau, il ne se dégrade pas facilement, et contamine les eaux usées… De quoi alourdir un bilan que le prochain paragraphe se chargera de clôturer… Enfin.

Une consommation d’eau et d’énergie loin d’être négligeable

Un autre mythe entourant le papier toilette recyclé est sa supposée faible consommation en eau et en énergie. Là encore, la réalité est tout autre…

Alors certes, sa conception nécessite logiquement moins d’eau que le papier classique, mais tout de même… Chaque rouleau nécessite en effet plusieurs dizaines de litres d’eau, utilisés notamment pendant les étapes de désencrage et de blanchiment. 

Côté énergie, il faut bien les traiter et les transporter, toutes ces fibres… De quoi largement réduire l’impact positif du recyclage.

Pour finir, avant de les mettre en vente, les rouleaux passent entre les mains expertes d’installations spécialisées, en charge de traiter les résidus de solvants et d’encres utilisés pendant sa conception. 

Bref, ce n’est pas le produit miracle qu’on nous vend.

Du greenwashing bien rodé

Bien souvent, le papier toilette écolo ne l’est donc pas tant que ça… Les marques qui le vendent savent ce qu’elles font en mettant en avant cet argument marketing fallacieux, souvent dans l’unique but de se donner une image responsable auprès des consommateurs. Préserver l’environnement ? C’est plutôt vous faire acheter leurs rouleaux plutôt que ceux des concurrents qui les intéresse ! 

Mais alors, comment ne pas tomber dans le piège du greenwashing ? 

  • Ne vous fiez pas aux emballages vert et aux slogans trop aguicheurs 

  • Privilégiez des certifications reconnues (Ecolabel, FSC…)

  • Vérifiez la composition des rouleaux de PQ que vous achetez : un papier toilette recyclé peut ne contenir que 30% de fibres recyclées

Vers quoi se tourner pour s’en passer ?

Si le papier toilette recyclé n’est pas une solution parfaite, des alternatives plus efficaces existent si la cause écologique vous tient à cœur. C’est d’ailleurs le sujet d’un autre article (url : lien de l’article sur les alternatives au papier toilette) que vous trouverez sur notre blog. Dedans, on vous présente le bidet, la douchette, les WC japonais ou encore les lingettes lavables… 

La meilleure d’entre elles ? Les WC japonais, bien sûr ! Grâce à un <b>bidet intégré, un jet d’eau se charge d’assurer le nettoyage de vos fesses, retirant ainsi complètement le papier toilette de l’équation. Au total, ce sont entre 3 et 4 litres d’eau qui sont utilisés durant le processus, contre une dizaine de litres minimum pour des toilettes classiques, en comptant la chasse d’eau et les feuilles utilisées.  

On vous mentirait en vous disant que ces toilettes n’ont que des avantages : investissement conséquent selon les modèles, dépendance à l’électricité, entretien contraignant… Mais une fois apprivoisées, elles vous changeront la vie, vous verrez ! De plus, il est tout à fait possible de s’en procurer pour une centaine d’euros, preuve en est avec le bidet BOKU (), qui ne propose que l’essentiel. 

Pas mal, non ? C’est français ! 

Le papier toilette recyclé ? Oui… Mais non !

Si l’intention se trouvant initialement derrière le papier toilette recyclé est louable, dans les faits, vous conviendrez que la pertinence de son utilisation est à relativiser… 

Entre un impact environnemental qui demeure conséquent par rapport aux alternatives présentées plus haut, et une composition douteuse, voire dangereuse selon les rouleaux, il semblerait ainsi que le papier toilette soit globalement à proscrire.

À l’inverse, les toilettes japonaises, la douchette ou encore les lingettes lavables sont des options que vous devriez considérer. Repenser ses habitudes oui, mais sans se faire berner par des promesses marketing, c’est mieux !

 

×